Page 28 - témoignages des médecins et des prêtres qui ont suivi soeur

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la vie et la manière de vie qu’il demande, et que vous soyez
attentif à la grâce pour le faire ;
Mais, ma sœur, répliquai-je,
qu’elle est la vie et la forme de vie qu’il veut que je garde ?
La
vie, mon père,
me répondit-elle
et la forme de vie que le Fils de
Dieu veut que vous gardiez, est que vous viviez selon lui, et non
selon la nature, sans rien voir n’y ressentir que lui en toutes
choses comme s’il n’y avait que lui et vous au monde. Il veut
que vous conserviez une égalité ferme et stable, soit dans
l’intérieur ou dans l’extérieur en sorte que vous ne vous éleviez
en aucune bon succès, ni ne vous laissiez emporter à la joie, et
que vous ne vous abattiez dans les disgrâces et désolations. Il
faut que vous vous laissiez entre ses mains divines, afin qu’il
dispose de vous, pour la vie et pour la mort, pour la santé et
pour la maladie ; pour l’estime et pour le mépris, enfin pour
tout ce qu’il lui plaira de vous, comme d’une chose qui est à lui
sans réserve. Il faut, mon père, que vous lui laissiez tout ce que
vous êtes, et tout ce qui vous concerne pour le temps et pour
l’éternité, et que vous ne pensiez plus qu’à lui et à sa gloire.
J’ajoutai, mais ma sœur, que faut-il faire quand on est tombé en
quelque faute ?
Il faut, mon père,
répondit-elle,
s’humilier
devant Dieu, et se relever promptement, et après recommencer à
l’aimer, servir et adorer comme si l’on n’était jamais tombé. Il
vaut bien mieux,
disait-elle,
penser à Dieu et à ses divines
perfections, qu’à nous-mêmes et à nos fautes et misères.
Je lui parlais un jour de quelques saints pour qui j’ai un très grand
respect, à cause de leur haute sainteté, comme S. Joseph, et lui
disais, que j’avais crainte de les aborder, à cause de mes grands