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suis servi des excellents matériaux qu’il avait préparés pour cet
édifice. Il faut confesser qu’en les considérant encore tout
grossiers, et qui ne font que de sortir de la carrière, je vois
manifestement que ce n’était pas un ouvrier vulgaire, et que Dieu
lui avait donné un grand discernement des voix les plus pures et
les plus élevées de la grâce.
La lettre qu’il écrivait au Révérend Père Bourgoin Général de
l’Oratoire, après la mort de cette grande âme, mériterait d’être
rapportée en ce lieu, si nous ne craignions la longueur ; elle n’est
pas seulement pleine de louange, mais encore d’admiration et de
transports : Et de tous les biens qu’il a possédés en sa vie, il n’en
estime aucun à l’égal de la connaissance de ce trésor, de cet ange
incarné, de cette excellente image de Jésus Enfant. Il témoigne
qu’ayant quelque connaissance des ruses et des subtilités de
l’amour propre, il n’en avait jamais pu remarquer aucun vestige
en cette âme illustre, bien qu’il l’eût examinée avec tout le soin
qu’il lui avait été possible ; Que de tous les contemplatifs qu’il
avait fort lus, il n’en avait point trouvé qui eût des termes si
propres, si clairs et si succincts pour exprimer les choses élevées.
Enfin, il conclut en disant que cette sœur a été un rare portrait non
seulement de l’Enfance, mais encore des tourments, et de la
passion de Jésus Christ.