Page 23 - Tricentenaire de la mort de notre Vénérable Soeur Marguerite

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intéressant d’envoyer des sujets dans un tel monastère. Vous
faites du sport au moins dans un si vaste enclos ?! De fins sourires
sont la réponse, car chacune revoit en son esprit la scène de la
rentrée des foins vendredi dernier, en hâte avant l’orage et
entrevoit les séances de sarclage que promet le champ de
betteraves qui s’allonge plus loin... Le sport ne manque pas certes,
mais celui dont parle le bon Père est certainement différent de la
réalité. Nos pères poussent une joyeuse exclamation en voyant les
deux vaches brouter paisiblement dans leur pré. L’heure très
avancée - il est plus de 11 heures - ne permet pas de visiter le
clos, la Thébaïde, dont le nom seul amène un sourire sur le visage
ascétique du R.P Bueno. Les jeunes Pères le désireraient fort,
mais chacun craint d’abuser des forces de N.Père Général.
Nous rentrons donc par le parterre (préau) où tous les
rosiers sont en pleine floraison. Le Père Provincial du Midi prend
un magnifique bouton de rose immaculé entre ses doigts, le
contemple longuement et il dit d’un ton ému :
’ Que c’est beau
cela
!’
Notre R. Père Général bénit un groupe de la Ste Famille
qui vient d’être placé au milieu de notre salle de récréation
estivale (espace où se trouvent les plots de pierre au parterre) et
qui regarde ainsi nos cellules. C’est la réalisation d’un vœu fait
lors de notre évacuation en Ardèche, à Jésus, Marie, Joseph, s’ils
gardaient notre monastère en notre absence. Nous étions alors loin
de penser que ce vœu se réaliserait le jour du Tricentenaire de la
mort de notre Vénérable Sœur, de celle qui a fondé avec tant
d’amour l’Association des Domestiques de la Ste Famille et que
ce serait notre Père Général qui bénirait notre témoignage de
reconnaissance !
Nous admirons encore la simplicité de notre P.Général.
Notre Père Paul-Marie de la Croix lui exprime le désir de prendre
une dernière fois Sa révérence qui se place aussitôt, gardant le
goupillon qu’elle tient en main, tandis que nos pères viennent