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année, sans avoir, dans sa
timidité naturelle, osé en parler
à personne, pas même à celle qui
lui avait donné le jour. Cependant
elle aimait trop sa mère pour lui
cacher plus longtemps le rêve de
sa vie. Nous pensons aussi que
cette enfant, avec sa perspicacité
naturelle, avait compris que cette
mère lui serait ravie de bonne
heure, car l’état de santé de Mme
Parigot laissait beaucoup à
désirer. Quand cette dernière
reçut les confidences de sa chère
Marguerite, elle l’entoura d’un
dévouement et d’une affection
encore plus intenses. D’ailleurs,
depuis longtemps son œil maternel
avait deviné le travail divin dans
l’âme de sa fille ; mais trop
respectueuse des droits de Dieu et
de la conscience de son enfant,
elle n’avait pas cru devoir forcer
une ouverture de cœur et attendait
en silence. On peut cependant
facilement se faire une idée de
ses inquiétudes maternelles à