Page 20 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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et d'une éminente vertu, voulut se charger elle-même de
la conduite de la jeune Elisabeth, dont elle avait pressenti
les heureuses dispositions. Elle la logea dans sa propre
chambre, l'entoura de.ses soins les plus dévoués, et s'ap-
pliqua avecla sollicitude d'une mère à achever en elle ce
que ses parents avaient si heureusement commencé. Ce
fut là que Mllede Quatrebarbes puisa ce goût profond pour
la piété et les choses de Dieu qu'elle a conservé durant
tout le cours de sa vie. Elle assistait à l'office avec un re-

cueillement et une ferveur bien au-dessus de son âge.
Après la crainte d'offenser le Seigneur, qui a toujours été
 très-vive dans son âme, ce qu'elle redoutait le plus au
monde c'était de déplaire à sesmaîtresses ou de contrister
ses compagnes. On lui fit apprendre la musique vocale et
instrumentale, et sa belle voix fut d'une grande ressource
 à la communauté dans le chant de l'office divin. L'es-

 time qu'elle faisait de cette fonction, dont elle comprenait
 toute la sublimité au point de vue de la foi, la portait à
 s'en acquitter avec toute la perfection dont elle était ca-
 pable. On admirait également la facilité et le respect re-
 ligieux avec lesquels elle observait toutes les cérémonies
 du choeur. L'Abbesse, touchée de ces diverses qualités
 qui complétaient àses yeux les indices d'une vocation nais-
 sante, employa tous les moyens que son affection et celle
 de ses religieuses purent lui suggérer, pour déterminer
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