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petites dévotions. Je l’ai trouvée partout fort dégagée et fort
raisonnable, et je ne lui ai fait aucune question à quoi elle ne m’ait
satisfait. Ayant demandé à sa prieure, sur ce que l’on m’avait
rapporté qu’elle avait paru comme un petit Enfant, comment cela
se devait entendre, j’appris qu’elle n’avait pas été vue en cet état
par aucun changement de sa taille ; mais par une sainte
impression du Fils de Dieu, qui faisant paraître en son visage
l’innocence d’un enfant, appliquait fortement celles qui la
voyaient à la pensée et à l’amour de son Enfance divine. Après cet
éclaircissement et quelques autres semblables, qui furent alors
donnés aux doutes que j’avais entendu proposer ailleurs, touchant
la conduite extraordinaire de cette sœur ; je crois facilement
qu’elle n’a été rendue suspecte que par des relations mal
entendues et mal exprimées. Qui peut assurer néanmoins qu’il ne
se soit trouvé quelquefois en elle, aussi bien que dans les plus
grands saints, quelque mélange de l’opération de l’esprit malin ?
Ce qui n’est pas venu toutefois à ma connaissance. Mais comme
lorsque je la vis, il y avait près de douze ans qu’elle était hors de
tous ces états extraordinaires, et dans une fidèle pratique de toutes
les vertus, principalement de l’humilité et de l’obéissance ; je
puis dire après ce que j’en ai vu moi-même, qu’elle a toujours
vécu saintement, et qu’elle est morte, non pas dans l’illusion, mais
dans une vertu consommée et avec une plénitude de grâces très
singulières. Manessier.
Monsieur Manessier voyant que saint Martin, saint Siméon le
Stilite, presque tous les autres plus grands saints, et le Saint des
Saints même dans le désert, ont souffert des attaques du diable et