Page 18 - témoignages des médecins et des prêtres qui ont suivi soeur

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Je la consultai un jour sur une affaire importante, dont j’avais écrit
au Révérend Père de Condren alors Général de l’Oratoire, sa
réponse fut conforme en toutes ses circonstances à celle de ce
Père, dont la lumière est assez connue, ce que je ne pus assez
admirer.
Une autre fois je lui écrivis d’une affaire où l’on me voulait
engager sous prétexte de charité. Voici la réponse qu’elle me fit
de sa main :
Mon père, j’ai fort recommandé au Saint Enfant
Jésus cette affaire : ne vous y engagez pas ; s’il vous plaît.
J’en
reconnus depuis les raisons qui alors ne pouvaient être aperçues
que par l’Esprit de Dieu.
Une fois me trouvant pressé par autrui de prêcher l’Avent et le
Carême, jusqu’à être en scrupule de ne le pas faire, elle me dit
après l’avoir recommandé au Fils de Dieu ; car elle ne répondait
jamais autrement :
Mon père, le petit Jésus ne veut pas que vous
prêchiez les Avents, et les Carêmes, seulement il vous permet de
prêcher de temps en temps et quelques Octaves.
Je fus surpris
d’abord, m’y croyant obligé par ma condition : mais je me calmai
aussitôt, et depuis j’ai connu manifestement que ce n’était pas en
cela, que Dieu désirait que je le servisse
Voici une autre réponse qui fait bien paraître la lumière, la
sagesse, et la solidité de son esprit. Je lui avais proposé une
dévotion envers le très Saint Sacrement de l’Autel pour Beaune ;
voici ses sentiments :
Mon père, nous avons reçu lettre, et avons
bien recommandé au Saint Enfant Jésus, ce que vous avez
désiré pour la dévotion du Saint Sacrement. Elle est très belle et