Page 23 - témoignages des médecins et des prêtres qui ont suivi soeur

Version HTML de base

22
jamais elle ne disait rien qui ressentît la flatterie, ni la
complaisance. Quelque incommodité qu’elle eût elle ne prenait
jamais congé la première, ni ne faisait rien paraître de son mal :
Parce que
, disait-elle,
nos maux ne sont que pour nous, et il ne
faut pas que d’autres en portent la peine.
Sa présence calmait les troubles d’esprit, et dissipait toute
passion. Je lui demandai en une occasion d’une perte très
sensible comment il se fallait comporter ?
Il faut,
dit-elle,
présenter aussitôt notre cœur au Saint Enfant Jésus, afin qu’il le
remplisse de sa divine force et de lui-même. Car s’il y entre le
premier, la douleur ne fait que passer sans aucune attente
fâcheuse. Mais si la douleur s’en empare la première, il est
difficile de la chasser.
Sa présence ne bannissait pas seulement
les nuages de l’esprit mais le remplissait de joie, le séparait du
monde, et le portait si efficacement à Dieu, qu’à la sortie de la
conversation, on se trouvait tout autre, et l’effet en durait assez
longtemps.