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que c’était une victoire gagnée lorsqu’elle s’appliquait pour le
salut de quelque âme.
Le premier pour qui je sais qu’elle s’était fort employée auprès de
Dieu, fut un homme riche et de condition, lequel reçut avec tant
de contentement la nouvelle que je lui portai de sa mort, qu’il
s’écria d’un visage serein,
Laetatus sum in his quae dicta sunt
mihi, in domun Domini ibimus.
Je me suis réjoui, de ce qui m’a
été dit, nous irons en la maison du Seigneur ; Mon père, parlez-
moi maintenant de Dieu, et si je ne vous puis répondre de bouche,
je vous répondrai,
mente,
en montrant son cœur. Depuis cette
nouvelle il demeura paisible comme un enfant, et mourut en cette
douceur, après avoir reçu tous ses sacrements sœur Marguerite a
témoigné qu’elle avait prié le Saint Enfant Jésus de se trouver à sa
mort, et qu’il s’y était trouvé en effet. Sa femme secourue par la
même sœur mourut presque de la même sorte, après avoir été
disposée, comme son mari, par de longues et fâcheuses maladies.
Un frère de la même sœur qui mourut en la fleur de son âge
laissant une femme et des enfants, accepta la nouvelle de sa mort
si agréablement, qu’il me dit quand je la lui portai :
O que je suis
heureux et content ! Je suis roi de mourir, je ne désire rien tant,
et il me tarde que cela ne soit.
Sa bonne sœur s’était entremise
pour lui envers le Fils de Dieu, avec une particulière ferveur. Un
monsieur Brunet, surnommé l’Antique, assisté de la même faveur,
reçut encore cette terrible nouvelle avec une joie toute pareille.
Mais voici l’histoire d’un autre homme de condition, qui était
tenu pour un débauché et un libertin, et de qui l’on me dit, lorsque
je l’allasse voir à la campagne, que je perdrais ma peine, et qu’il