Page 26 - témoignages des médecins et des prêtres qui ont suivi soeur

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n’y avait rien à espérer. J’en avertis sœur Marguerite, à qui je
portai la sainte communion dans son lit où elle était malade ; Elle
me promit de prier pour lui et elle le fit avec tant d’efficacité, que
la grâce prévint mon arrivée chez cet homme ; Car je le trouvai si
touché de Dieu, que j’eus peine à croire ce que le bruit commun
m’en avait dit. Il me fit sa confession générale avec un grand
sentiment, et mourut en paix après avoir reçu tous ses sacrements,
et après avoir satisfait à tous ceux à qui il croyait avoir fait
quelque tort, demandant pardon à tout le monde avec humilité
exemplaire.
Ce fut une merveille encore plus grande de voir l’état de deux
criminels condamnés par la justice, pour lesquels elle s’employa
auprès de Dieu avec son incomparable ferveur. Le premier fut un
homme si convaincu de son crime, que les juges lui demandèrent
ce qu’il ferait s’il était juge en sa propre cause, il leur répondit
humblement ; Je ne suis pas juge ni digne de l’être, mais je
reconnais et accepte Jésus Christ, pour mon juge, auquel j’ai
remis ma personne, ma vie, mon honneur, et mes biens ; et vous
Messieurs, vous tenez sa place sur moi en ce monde, faites votre
devoir. Lorsqu’on lui prononça sa sentence de mort, il se leva, et
sans changer de couleur, il dit en s’inclinant, Loué soit Dieu, je ne
l’offenserai plus, puis donnant ses mains à l’exécuteur pour être
liées selon la coutume. Il mourut avec les plus saintes dispositions
que se puissent voir, témoignant de temps en temps avec
admiration, qu’il se sentait fortifié, sœur Marguerite priait
actuellement pour lui alors. L’autre qui était homme de condition
et avait commandé dans les armées, accepta une mort très cruelle