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De plus j’atteste, que je l’ai vue une infinité de fois, soit de jour,
soit de nuit, pour reconnaître les divers symptômes de ses
indispositions, et que je ne l’ai jamais trouvée qu’en cette même
liberté et paix d’esprit : même sur la fin de la dernière maladie, je
l’ai vue comme en extase, ayant toujours les yeux ouverts, et
lorsqu’elle en revenait, c’était toujours avec la paix et avec la
douceur ordinaire, sans que jamais elle parût surprise.
J’atteste encore que longtemps avant qu’elle tombât en sa dernière
maladie, je l’ai trouvée plusieurs fois avec la fièvre très forte (qui
ne pouvait être sans grandes douleurs, puisqu’elle se consumait de
jour en jour) et toutefois elle était toujours levée, et vivait dans
l’observance de toute sa Règle, avec un merveilleux courage et
une grande vigueur d’esprit. Le huitième de mars mil six cent
quarante-huit, je la trouvai encore levée à son ordinaire, mais si
défaite et si fortement atteinte de mal, que j’ordonnai qu’on la fît
mettre au lit et de fait le lendemain ses vomissements lui
survinrent, qui ni la quittèrent plus jusqu’à la mort.
J’ai vu en toutes choses que la vie de cette sainte religieuse n’a
pas été soutenue que par un continuel miracle ; que le peu qu’elle
a pris de nourriture en cette dernière maladie, a été du tout
incapable de la faire vivre, soit pour la petitesse de la quantité,
soit parce qu’elle rejetait tout par de furieux vomissements ; de
sorte que sans un secours de Dieu miraculeux, il eût été
impossible qu’elle eût subsisté parmi tant de sortes de maux.
Le vingt cinquième de mai, veille de sa mort, l’étant allé voir sur
les trois heures après midi, je lui vis une grosse corde au col, avec