Page 28 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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» est fidèle au Seigneur, et elle a le don de gouverner les
» âmes. »

   La vertu de la jeune Marguerite était si manifeste, que
le P. Binet, provincial des Jésuites, ne faisait pasdifficulté
de dire : « La seconde fille de Madame Acarie suit sa mère
» à grands pas, et j'oserais presque assurer qu'après l'a-
» voir atteinte, elle la devancera dans la carrière de la
» sainteté. » La marquise de Meignelay, en déposant pour
la béatification de la mère, ne put s'empêcher de faire
aussi l'xélogede la fille, quoique celle-ci vécût encore. « Ma-
" dame Acarie, dit-elle, était sainte; mais la Mère Margue-
» rite, sa fille, l'est encore davantage (1). »

   La jeune Marguerite entra dans l'ordre des Carmélites
avant ses deux autres soeurs. Elle eut pour maîtresse de
noviciat, au premier couvent de Paris, la Mère Madeleine
de Saint-Joseph, et pour confesseur M. de Bérulle. Con-
duite par de tels guides, la Soeur Marguerite du Saint-Sa-
crement fit de rapides progrès dans la pratique des vertus
religieuses, et prononça solennellement ses voeux le 18
mars 1607, entre les mains de la Mère Anne de Saint-
Barthôlemi, l'une des six Carmélites espagnoles envoyées
en France, et qui avait été, pendant de longues années, la
compagne inséparable de sainte Thérèse.

    (1) Vie de la Mère Marguerite du Saint-Sacrement.
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