Page 30 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.

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malades, et elle faisait avec beaucoup de courage cette oeu-
vre de charité.

Dieu récompensa une vie si humble et si mortifiée en
accordant à la Mère Marguerite du Saint-Sacrement le
don de prophétie. Le cardinal de Retz a lui-même attesté
que M. de Gondy, son père, qui était général des galères,
alla un jour, accompagné de Madame de Gondy sa femme
et de la marquise de Meignelay, visiter la Mère Marguerite,
qui, après avoir été envoyée dans divers monastères,!
était rentrée à Paris dans celui de sa profession; et que
cette religieuse lui prédit qu'il serait un jour prêtre de
l'Oratoire, quoique alors il fût bien éloigné de penser à
entrer dans cette congrégation. A une autre époque où
l'hydropisie dont elle était attaquée la mettait en danger
de mort, elle dit qu'elle ne mourrait pas de cette attaque,
et que la Mère Marthe de l'Incarnation, ainsi que Madame
de la Tremoille, Abbesse de Jouarre, qui étaient en ce mo-
ment auprès de son lit, mourraient avant elle. D'après!
cette annonce, toutes les fois qu'on craignait pour sa vie,!
l'Abbesse de Jouarre disait : « Ne craignez pas ; je vis
» encore, et elle ne mourra qu'après moi. »

Elle prédit aussi d'une manière bien frappante la mort
de sainte Jeanne-Françoise de Chantai. Dansle voyage que
cette sainte fit à Paris en 1641, elle alla rendre visite aux
Carmélites de la rue Chapon, et elle demanda à voir la