Page 37 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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» faire un titre de louange à la seule très-sainte Trinité ;
» mais la Trinité tout entière vit son nom sanctifié en elle,
» et elle n'a rien vu de plus en soi, ni le monde n'ai rien
» vu de plus en elle que la sainteté de ce nom.

   » Elle a tellement vécu pour Dieu seul, qu'elle n'a ja-
» mais regardé le monde et ne s'est jamais considérée
» elle-même sans condamner avec horreur le monde et sa

» personne.
    » Jusqu'au dernier instant de sa vie, elle a sainte-

» ment adoré la puissance ineffable et souveraine du Père
» éternel, sa sainteté mystérieuse ainsi que ses impéné-
» trahies jugements, qui l'ont tenue dans un tremble-
» ment perpétuel et dans des larmes qui ne se sont taries
 » que quand ses yeux se sont éteints.

    » On ne peut dire jusqu'à quel point et en combien de
 » manières elle a honoré, aimé et exprimé en elle-même
 » le Fils de Dieu fait homme, tant dans l'humilité de son
 » enfance que dans les douleurs de sa passion.

    » L'Esprit-Saint aussi, dont l'amour l'enflamma dès
 » son bas âge, ne cessa de l'embraser de sesflammes jus-
 » qu'à la fin de sa vie, et, victime consumée par le feu
 » sacré, elle mourut présentant jusque dans la tombe le
 » caractère de l'unité et de la trinité. Car elle qui, dans
  » son seul coeur, avait porté, nourri et formé deux au-
  » tres victimes du divin amour, Marie et Marguerite, ne
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