Page 92 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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» pliquent tant soit peu à l'oraison, les lumières qu'il leur
» communique, les bons mouvements qu'il excite en elles,
» non-seulement tous les jours, mais, pour ainsi dire, à
» chaque heure du jour. Or ces rapports continuels que
» notre adorable chef veut bien entretenir avec les mem-
» bres de son corps mystique, cette influence incessante
» de l'action du Saint-Esprit sur toutes les pensées et sur
» toutes les oeuvres chrétiennes, présentent-ils quelque
» chose de moins admirable que les caresses qu'il fait
» comme Epoux à ses pures et chastes épouses? Peu im-
» porte que, dans l'exercice de son action sur l'âme fidèle,
» le Verbe incarné demeure comme caché derrière un
» nuage, ou qu'il nous apparaisse comme un ami à son
» ami, si nous sommes certains que c'est lui qui nous
» parle. Ne daigne-t-il pas user envers chacune d'entre
» nous de la plus ineffable et de la plus miséricor-
» dieuse familiarité, en venant plusieurs fois dans une
» même journée, tantôt nous faire pleurer nos péchés,
» tantôt nous embraser des flammes de son amour, tantôt
» nous plonger dans un abîme d'humilité, tantôt enfin
» nous élever vers le ciel par l'espérance et par le désir
» des biens éternels? »
La vertu solide de la Soeur Marguerite du Saint-Sacre-
ment était trop connue dans l'intérieur du Monastère pour
qu'elle pût y être sérieusement soupçonnée d'être le jouet