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aller à l’oraison préparée pour éviter l’oisiveté, et se conduire
dans les voies ordinaires. Que si après il plaisait à Dieu nous tirer
à soi par d’autres moyens, la préparation n’empêchait pas que
l’âme ne reçût ses opérations.
Quelquefois je demeurais longtemps sans lui rien dire,
considérant son visage angélique et tout plein de Dieu, pour voir
si elle me dirait quelque chose, mais elle demeurait élevée en
Dieu, et ne parlait jamais que pour répondre, encore était-ce avec
tant de dégagement des choses dont on lui parlait, que lui
demandant de quoi nous nous étions entretenus, elle répondait
agréablement.
Hélas mon père, je n’en sais rien ;
témoignant
qu’il ne lui restait aucune image qui fût capable de la divertir.
Une personne de qualité m’ayant prié de savoir son sentiment sur
la disposition de l’une de ses filles novice en un monastère,
laquelle lui témoignait être contente de faire profession, s’il le
voulait, et de sortir aussi s’il le jugeait à propos. Sa réponse fut,
qu’il ne fallait pas qu’elle fît profession si Dieu ne lui donnait
d’autres grâces et que c’était à lui et non aux parents à nous
déterminer. Voyez-vous, mon père,
dit-elle ;
Il y a beaucoup à
souffrir dans la condition de la vie religieuse, et il arrive que ces
pauvres enfants qui n’y sont pas appelées, ont tout loisir de se
repentir d’avoir embrassé cette vie qui demande de grandes
dispositions de sainteté et un grand dégagement de toutes
choses.
Dieu lui avait donné une excellente âme pour sa conduite, qui
était la mère Marie de la Trinité, à qui je puis rendre ce