Page 34 - témoignages des médecins et des prêtres qui ont suivi soeur

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Dans une grande maladie où elle demeura trois mois au lit, où je
lui administrai presque tous les jours le Saint Sacrement, je lui
témoignai la compassion que j’avais de son mal.
Hélas, mon
père,
dit-elle,
je ne souffre pas grand-chose ! S’il plaisait au
Saint Enfant Jésus de me donner quelque part à ses
souffrances, ce me serait bien de la joie.
Une autre fois je lui
demandai le moyen d’avoir patience dans les douleurs ?
Il ne faut
pas,
dit-elle,
s’y appliquer, il faut laisser le corps pour ce qu’il
est, il y a des choses bien plus dignes de nous occuper.
A la fin
de sa maladie, la fête de Pâques étant venue, je lui demandai si
elle n’avait point de peine, d’être si longtemps sans visiter la
chapelle du Saint Enfant Jésus, et ce qui était bien plus, de ne
point ouïr la messe en ces grandes fêtes ?
Je n’y pense pas,
dit-
elle,
on trouve le petit Jésus partout. Nous ne désirons rien que
sa sainte volonté. Pour la sainte messe, je ne laisse pas de
l’entendre de mon lit, et je m’y dispose quand elle sonne.