Page 36 - témoignages des médecins et des prêtres qui ont suivi soeur

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Comment donc pouvez-vous subsister ?
Le Saint Enfant Jésus,
dit-elle,
me fait part de son repos.
Ce repos, répliqua le père,
répare-t-il vos forces comme si vous dormiez ?
Tout de même,
dit-elle : Il lui demanda si ces douleurs étaient grandes. Elle
répondit,
Je n’y ai jamais pensé.
Seriez-vous bien aise de
mourir ?
Mon père, je ne pense ni à la vie ni à la mort.
Il ajouta,
vos douleurs ne vous empêchent-elles point de vous appliquer à
Dieu ?
Non, mon père,
dit-elle,
au contraire elles m’élèvent à lui
davantage.
Comment cela, demanda le père ?
La joie que l’on a,
dit-elle,
de souffrir quelque chose pour le S. Enfant Jésus nous
unit à lui.
Alors le père se tournant vers moi, me dit à l’oreille, il
faut lui parler des affaires du monde pour voir ce qu’elle nous
dira ? Ma sœur, dit-il, nous avons gagné une bataille en
Catalogne, et défait l’armée des espagnols. A quoi elle demeura
dans le silence, et dans application à Dieu, faisant assez paraître à
son visage qu’elle n’entendait pas ces paroles : Ce qui étonna fort
le père, qui continuant lui dis. Mais ma sœur, ce sont des pauvres
chrétiens que l’on a tués ; à cela elle répondit d’une voix pleine de
compassion :
He, mon père, c’est grand pitié, je souhaite qu’ils
soient morts en grâce.
Le père lui dit, qu’il désirait dire la messe
de la nativité de Jésus Christ pour elle le lendemain.
Vous me
ferez beaucoup de grâce,
dit-elle. Il lui demanda à quelle
intention il la dirait ?
A celle que vous jugerez à propos,
répartit-
elle. Non, ma sœur, insista-t-il, vous me direz, s’il vous plait, vos
sentiments. Alors elle répondit,
Puisqu’il vous plait, mon père,
que je vous dise mes intentions, vous demanderez pour moi au
S. Enfant Jésus, que tous les moments de ma vie, adorent sa
Sainte Nativité. Et je prie qu’au moment qu’il sera entre vos