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pureté. Dieu fait des choses pareilles dans le silence en l’agonie
des autres.
Je la consultai une autre fois sur le sujet d’une fille obsédée pour
savoir si elle se devait marier ? Elle répondit que si elle était
obsédée, elle ne se devait pas marier, mais qu’il fallait qu’elle eût
recours à Dieu, et qu’avec la grâce, elle surmontât sa malignité,
avant que de prendre aucune condition. La mère lui dit, que j’étais
en doute si cette fille était vraiment possédée, elle répondit si elle
l’est, je ne sais pas, mais il ne faut jamais lier à aucune condition
cette sorte de personnes, elles n’en sont pas capables. Il faut
seulement tâcher à les ramener à Dieu, et à les établir en lui, et ne
tromper personne.
La mère Marie m’a dit qu’au commencement qu’elle fut avec
sœur Marguerite, la sainteté et la pureté de la grâce de cette sœur,
avait peine à la souffrir avec ses imperfections, et je le ressentais
bien, disait-elle, par mes reproches intérieures, lorsque j’étais
tombée en quelque faute pour petite et légère qu’elle fût.
Quelquefois disait-elle, il m’est arrivé que nous entretenant, et
nous récréant toutes deux, elle me faisait connaître en moi dans
sa douceur de petites choses qui avaient déplu, disait-elle au Saint
Enfant Jésus, auxquelles je n’eusse point pensé, ni ne m’en fusse
pas corrigée. Ce qui m’obligeait à la fidélité, à la vigilance, et à
l’exactitude, outre que je voyais le soin des anges qui la
conduisaient, qui ne pouvaient souffrir que l’on fit une faute
auprès d’elle.