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CHAPITRE XIII
Réponse faite au Révérend Père Bourgoin,
Général de la Congrégation de l’Oratoire par
un Père de la même Congrégation, qui a eu
grande communication avec Sœur Marguerite,
sur les sentiments qu’il a de sa vertu.
Mon Révérend Père, puisque vous m’obligez à vous mander mes
sentiments sur ma sœur Marguerite du Saint Sacrement religieuse
carmélite de Beaune, je vous dirai ce qu’ai connu en vérité et en
simplicité devant Dieu, et sans aucune exagération, au contraire
mes paroles seront au-dessous de ce que le Fils de Dieu me fait
concevoir de sa rare sainteté, de ses mérites et de ses vertus,
desquelles je me reconnais très indigne et très incapable de parler.
Je l’ai vue très particulièrement presque durant tout le temps
qu’elle a été en religion, mais jamais je n’ai pu remarquer en sa
vie, en sa conduite, ni en son entretien, aucune imperfection, et je
ne suis jamais sorti d’auprès d’elle, qu’avec un sentiment de mort
à moi-même, et avec une application au Fils de Dieu. J’ai appris
la même chose de toutes les religieuses, particulièrement de la
mère Marie de la Trinité qui était une très sainte âme, et j’en ai eu
encore une plus grande conviction par ses confessions, que j’ai