Page 120 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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Attestation de la guérison précédente par Monsieur de Salins,
médecin de Beaune.
Je soussigné, docteur en médecine demeurant à Beaune,
atteste qu’étant appelé en l’année 1631 pour voir Sœur Marguerite
du Saint Sacrement, Religieuse Carmélite, détenue de maladie, il
la trouva dans des convulsions tellement pressantes qu’elle en
avait tout le corps contrefait. Ses pieds étaient si appesantis qu’à
peine pouvait-on les soulever. Si mains si serrées qu’il n’était pas
possible de les lui étendre, et que même les ongles semblaient lui
vouloir entrer dans la chair. Elle avait les dents si fermées qu’il y
avait impossibilité de les entrouvrir, même avec les instruments de
Chirurgie.
La gorge lui était tellement enflée qu’elle était en péril à tout
moment de suffocation. A quoi se joignait encore un mouvement
dépravé de l’épaule gauche. Tous ces accidents, comme
extrêmes, ne pouvaient procéder que d’une cause très puissante.
La source des nerfs et les nerfs même étaient attaqués avec
grande violence, soit par réplétion qui les abreuvait d’humeur, soit
par inanition qui épuisait les esprits, ou par sympathie qui les
forçait de se retirer à leur principe, qui est le cerveau, d’où ensuite
naissaient ces effets extraordinaires et surnaturels.
Tous les remèdes n’ayant eu aucun effet, la Révérende Mère
Prieure mit sur la malade en notre présence un lez du camail de
Monseigneur le Cardinal de Bérulle, lui commandant d’être guérie,
d’ouvrir la bouche, de parler et de lui donner ses mains. La Sœur
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