Page 115 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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Les démons n’entrent guère en lice avec ces Archanges pleins
de Dieu et les maux que les malins esprits ont coutume de causer
ne sont comparables en rien à la rigueur de ceux que la Divine
Sainteté fait ressentir à ces âmes bienheureuses.
Comme ce ne fut pas le Verbe, mais son Humanité, que le
prince des diables osa attaquer au désert, entreprenant l’homme,
parce qu’il était en doute s’il était Dieu, ainsi que disent les Pères ;
aussi attaquent-ils difficilement ces Saints illustres à qui Dieu est
intimement uni, et qu’Il rend, d’une façon singulière, un seul Esprit
avec le sien.
Notre Petite a été d’un ordre différent quoique peu inégal à mon
avis en Sainteté à celui de ces âmes admirables. Dieu l’a donnée
à Jésus-Christ, son Fils, pour servir à la gloire de ses Mystères et
pour faire paraître les effets qu’ils produisent dans les âmes. Il l’a
rendue un tableau vivant où Il a dépeint en nos jours son
innocence et sa force dans les supplices, si bien qu’il ne faut pas
s’étonner si elle a été combattue par les grands ennemis de
l’Enfance Spirituelle et de la Croix, qui sont les puissances de
l’Enfer.
Il était juste que celle en qui Jésus-Christ voulait exprimer la
Simplicité de son Enfance et l’Etat douloureux de sa Mort, ait
passé par des épreuves proportionnées à un si haut privilège. Or
la crainte et la frayeur sont les moyens, dit le Saint Esprit (cf. Eccl.
4, 19), par lesquels la Sagesse de Dieu qui est le Sauveur du
monde, s’assure de ceux qu’Il choisit pour ses familiers amis.
D’ailleurs Il a fait paraître en ces combats, que la grâce de
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