Page 67 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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de la souveraineté de son être, de sa sainteté, de sasagesse

ou de sa gloire, et, pour lui rendre hommage, se cacher
dans l'abîme de leur néant : soit du néant de leur être pour
honorer l'indépendance du sien ; soit du néant de leur mi-
sère pour rendre hommage à sa gloire ; soit du néant de
leurs péchés pour glorifier sa Sainteté ; soit du néant de

leur ignorance pour honorer sa sagesseet sa connaissance

de toutes choses.

  D'autres encore étaient chargées de s'unir aux anges,
aux bergers et aux mages pour célébrer les louanges du
Sauveur naissant, lui consacrer dans ce but toutes les
puissances de leurs âmes, et désirer que toutes les créa-
tures eussent une voix et un langage pour publier à la

face du ciel et de la terre les merveilles de l'amour d'un

Dieu caché sous les voiles de notre humanité.

Ces diverses pratiques répandaient dans la Commu-

nauté un tel esprit de ferveur, que les Carmélites de Beaune

semblaient être plutôt une assemblée d'anges qu'une réu-

nion de créatures sujettes aux faiblesses humaines.

En arrivant dans le Monastère, la Mère Elisabeth y avait

trouvé la Soeur Marie de la Trinité, qui était alors Sous-

Prieure. La sainte union que la grâce établit entre ces

deux âmes dont l'action combinée a opéré tant de mer-

veilles, ne permet pas déparier convenablement dela pre-

mière sansdire quelque chose de la seconde.

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