Page 65 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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CHAPITRE VIII.
Sonzèle pour entretenir la ferveur dans les âmes. — La SoeurMarie
de la Trinité.
La Mère Elisabeth ne négligeait rien de ce qui pouvait
entretenir la ferveur dans l'âme de ses filles, et, pour mieux
atteindre ce but, elle avait recours à toute sorte de pieuses
industries. Ce qu'elle redoutait par-dessus tout, c'était la
routine qui fait qu'on agit sans intention assez actuelle
de plaire à Dieu, et en obéissant plus ou moins aux pen-
chants de la nature. Afin de prévenir ce danger, elle rap-
pelait souvent à ses Soeurs que ce qui plaît a Notre-Sei-
gneur dans nos actions, ce n'en est pas tant la substance
que l'esprit qui les anime, et que l'intention avec laquelle
nous agissons est par elle-même susceptible do provoquer
contre nos actions l'indignation de Dieu ou de leur attirer
lesregards de sabienveillance. Parlant ensuite du prix du
temps dont elle était si profondément pénétrée, elle disait
que, chacun des instants qui le composent pouvant nous
faire acquérir un degré de grâce sur la terre et un degré
de gloire dans le ciel, notre plus grand regret à l'heure de
la mort sera de ne pouvoir racheter les moments que nous
aurons perdus ou mal employés. Plusieurs semaines avant