Page 64 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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fidélité àgardcr la clôture la portait, pendant sesmaladies,
à se traîner au parloir afin de se confesser ou de parler
au médecin, tandis qu'elle permettait facilement toutes les
entrées jugées nécessaires dans l'intérêt de la santé des
autres membres de la Communauté.

   Du reste, sa seule présence maintenait dans le devoir
celles de ses filles qui auraient eu quelque tendance à
s'en écarter. Sa tenue, sa démarche, ses gestes, le son de
sa voix, tout en elle commandait la modestie, inspirait le
recueillement et la vigilance sur soi-même. Constamment
en la présence de Dieu et de ses anges, qu'elle fùt seule
ou entourée de sesreligieuses, en maladie comme en santé,
elle était toujours maîtresse d'elle-même et de ses mouve-
ments. Au milieu de ses plus grandes souffrances elle était
presque aussi immobile sur son lit qu'une statue qu'on y
aurait posée. Elle assistait avec une grande exactitude
aux récréations, où elle voulait qu'on ne parlât que de Dieu
et de choses pieuses, et ce qu'elle donnait alors de sa plé-
nitude et de sa surabondance faisait les délices de sesfilles.

Là, comme en toute circonstance, elle les formait à une
grande simplicité et droiture, les éloignant de tout retour
sur elles-mêmes et de toutes réflexions imparfaites sur le
prochain. Aussi était-elle parvenue à établir un tel accord
clans le Monastère, que toutes semblaient parler et agir
sous l'influence du môme esprit et du même coeur.
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