Page 75 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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   La Prétendante dont il est ici question, naquit à Beaune
le 7 février 1619. Ses parents, Pierre Parigot et Jeanne
Bataille, étaient des bourgeois riches, pieux et fort consi-
dérés dans la ville. Elle était nièce de M. l'abbé Bataille,
Prieur de Saint-Etienne, qui la présenta aux Carmélites
de Dijon lors de la cession qu'il leur fit des bâtiments de
son Prieuré pour l'établissement du nouveau Monastère.
Quoique cette enfant fût alors à peine âgée de six mois,
les pieuses fondatrices s'engagèrent à lui ouvrir les
portes du Couvent lorsqu'elle aurait atteint sa douzième
année.

   Les merveilles qui entourèrent l'enfance de Marguerite
Parigot ne permettent pas de douter que Dieu n'eût de
grands desseins sur elle. Son père a rapporté que, quand
elle commença à marcher seule, elle vint un jour à lui
tenant par la main deux enfants pauvres qu'elle avait
trouvés à la porte de la maison. Touché de cette action,
il les accueillit et les garda toujours chez lui, leur donnant
le nom gracieux de pauvres de sa petite Marguerite.

   Dès l'âge de cinq ans elle se fit remarquer par sa piété
grave et modeste. Jamais on ne la vit participer aux jeux
desjeunes filles de son âge. Sa vie est comme un mer-
veilleux tableau destiné à représenter l'enfance de Notre-
Seigneur, et l'on voit briller dans ce tableau tant d'aima-
bles vertus, tant de rares prodiges de grâces, qu'on peut
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