Page 79 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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cation qu'elle apportait aux choses de Dieu, et elle n'y fit
pasmoins admirer son aisance et son adresse que sa fer-
veur, sa dépendance, sa mortification et son humilité.
Conformément aux intentions de la Mère Prieure, on lui
laissait toute sa liberté; mais elle n'en profita jamais
quepour se soumettre plus parfaitement à ses Officières
età la règle, se dévouant de préférence aux occupations
les plus basses et les plus pénibles.

  La Soeur Marie de la Trinité ne pouvait se lasser de
considérer les heureuses qualités et la haute perfection
desa Postulante ; mais elle n'en était que plus zélée et
plus attentive à chercher s'il n'y aurait pas chez elle un
côté faible réclamant plus particulièrement ses soins.
Dansce but, elle se mit à la traiter avec froideur et à la
mortifier en paroles à tout propos, sans jamais parvenir
ni à altérer l'égalité de son esprit, ni à provoquer de sa
part la manifestation d'une inclination ou d'une répu-
gnance quelconque. Un jour cependant qu'une Religieuse
professevenait demander un service à la Soeur Margue-
rite, l'habile maîtresse commanda à cette dernière de
donner sa bénédiction à ladite Soeur professe.. La Soeur
Marguerite, dont le jugement était aussi bien formé que
celui d'une fille de trente ans, et qui d'ailleurs avait les
sentiments les plus bas d'elle-même, fut comme fou-
droyée par cet ordreinattendu. Elle seprosterna aux pieds
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