Page 81 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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petit corps devenait quelquefois tellement lourd, que
quatre Soeurs pouvaient à peine la soulever de terre.

   Elle fut prise ensuite de convulsions qui la réduisaient
à l'extrémité, et en même temps elle perdit complète-
ment le sens de la vue. Les médecins déployèrent contre
cesdifférents maux les ressources les plus énergiques
de leur art, sans obtenir aucun résultat, ce qui fortifia
la Mère Elisabeth dans la conviction où elle était déjà,
qu'il y avait dans cette maladie quelque chose de surna-
turel. Un jour donc que les médecins, trop occupés dans
la ville, ne purent venir au secours de sa chère malade,
dont la situation était des plus alarmantes, elle se sentit
fortement inspirée de chercher à la soulager par des
moyens spirituels. Elle résista d'abord à cette inspiration,
qu'elle repoussait comme une tentation de présomption ;
mais, vaincue par la crainte de voir succomber la Soeur
Marguerite, elle alla chercher un morceau du camail
du Cardinal de Bérulle, conservé dans le trésor des reli-
quesdu Monastère, et, après avoir prié avec ferveur, elle
le plaça sur la malade et lui dit : « Ma Soeur, soyez gué-
» rie par obéissance à notre très-honoré Père. » A l'in-
stant même la Soeur fut délivrée de tous sesmaux et passa
la nuit dans un grand calme. Les mêmes accidents s'étant
reproduits le lendemain et les jours suivants, la Mère
Elisabeth les combattit par les mômes moyens, toutes les
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