Page 84 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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auteur, cette chère petite mit sa main dans sa bouche et
retira sa dent sans faire aucun effort.

   La Soeur Marguerite étant sortie victorieuse de tous ses
combats, Notre-Seigneur daigna la favoriser de commu-
nications ineffables dont le récit a été recueilli et consigné
clans un registre jour par jour par les soins de la Mère
Elisabeth et de la Soeur Marie de la Trinité. Le Sauveur

enfant lui apparaissait et lui disait : « Je veux faire voir
» en toi les merveilles de mon enfance. — Tu seras ma

» langue qui prêcheras par ton état et par ta vie les
» grandeurs de mon enfance. — Je te renouvelle en
» mon sang , je te rendrai un ouvrage digne de ma
» main. — Je t'ai choisie pour honorer, mon enfance et
» l'innocence que j'avais lorsque je suis né dans la crè-
» che. Je te la ferai honorer dans toutes les voies par
» lesquelles je veux qu'elle soit représentée sur la terre.
» — Quelles grâces ne communiquerai-je pas à l'épouse
» de mon enfance! Elle me sera chère à jamais : je ne
» refuserai rien à ses prières. Demande, et il te sera
" accordé, afin que ta joie soit accomplie. »

   Dans une de ses extases, la Soeur Marguerite apprend
de Notre-Seigneur qu'il l'a choisie comme autrefois
Moyse pour l'interposer entre lui et son peuple.

   « Ma petite épouse, lui dit-il, tu es ma bien-aimée ;
» tu es mon petit Moïse, en qui j'ai mis la patience et la
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