Page 83 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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» chez librement comme les autres Soeurs. » A peine
cessait-elle de parler, que la malade put se lever, étant
délivrée de tous ses maux, et pendant les dix-sept années
qui s'écoulèrent depuis cette époque jusqu'à sa bienheu-
reuse mort, la Soeur Marguerite n'éprouva plus aucun
accident de ce genre.
En actions de grâces de ce bienfait, la Mère Elisabeth et
toutes ses Religieuses s'engagèrent par voeu à faire
chaque année la sainte communion le 2 octobre, jour
anniversaire de la mort du Cardinal de Bérulle, et à
célébrer cet anniversaire comme fête chômée. Ce voeu,
consigné au grand registre des actes de la Communauté
sous la date du 25 juillet 1631, fut confirmé depuis par
le P. Gibieuf, l'un des Visiteurs de l'Ordre, qui le déclara
obligatoire à perpétuité.
L'auteur du mémoire pour la rédaction de la vie de la
MèreElisabeth rapporte, à la louange de la vertu de cette
vénérable Mère, un autre fait non moins extraordinaire.
La Soeur Marguerite souffrait beaucoup d'une dent que
le dentiste, malgré ses efforts réitérés, n'était pas même
parvenu à ébranler. Les souffrances de cette bonne Soeur
étant devenues intolérables, la sainte Prieure lui dit, sans
seservir du camail dont nous venons de parler : « Ma
» Soeur, donnez-moi cette dent qui vous fait tant de mal,
» et ne vous en faites point. » Aussitôt, ajoute le même
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