Page 77 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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   Elle soupirait déjà, à cet âge, après le jour où elle se-
rait admise à la Table sainte, et dans la ferveur de ses
désirs, elle s'approchait le plus possible des personnes qui
venaient de communier. Rentrée à la maison, elle y était
constamment occupée de la pensée de Dieu, et on l'enten-
dait répéter avec une complaisance pleine de délectation :
Un seul Dieu lu adoreras et aimeras parfaitement.

   Madame Parigot, qui aimait tendrement sa fille, tenait
à l'habiller comme les autres enfants de sa condition, ce
qui était une vraie souffrance pour Marguerite. Elle rap-
pelait alors à sa mère que l'Enfant Jésus dans la crèche
n'était couvert que de pauvres langes, et elle la conjurait
de lui donner des vêtements semblables à ceux qu'elle
voyait porter aux enfants pauvres.

   On l'envoya à l'école au Couvent des Ursulines, où elle
se lit admirer par son exactitude, son amour du silence
et son application à l'étude. Les autres enfants la respec-
taient à l'égal de leurs maîtresses. Pendant les récréa-
tions elle rangeait ses compagnes en cercle autour d'elle
et leur faisait réciter le catéchisme. Quelquefois elle quê-
tait pour les pauvres dans la classe, et si quelques élèves
n'avaient rien à lui donner, elle leur demandait un Ave
Maria en faveur de sesprotégés, auxquels elle s'empres-
sait de distribuer les chères aumônes qu'elle avait re-
cueillies. Mais, attentive aux besoins de l'âme autant qu'à
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