Page 55 - Vie de la mère Élisabeth de la Trinité de Quatrebarbes par M. l'abbé Colet,.... 1861.
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  danslequel saint Paul expose l' excellence de cette vertu et
  enexplique les caractères. Ces caractères de la charité,
  elle les portait tous profondément gravés dans son âme,
  etelle en parlait, dans ses Chapitres, avec une onction
  qui pénétrait tous les coeurs. Elle insistait souvent sur
  cettepensée, que la sainte union dont la pratique est tant
  recommandée aux filles de sainteThérése, ne consiste pas
  seulement dans un sentiment de sympathie et de bien-
  veillance, mais qu'il faut en venir à la pratique, se préve-
  nir, s'entr'aider, couvrir les défauts les unes des autres.
  Elle ne voulait pas que l'on jugeât jamais personne sur
  desapparences, ni même sur des réalités incontestables :
  « car, disait-elle, si nous connaissions les vertus inté-
  » rieures decelles que nous jugeons défavorablement sur
  » quelquesimperfections apparentes, nous nous sentirions
  » souvent portées à baiser avec respect les traces de leurs
  » pas. « Aussi les fautes contre la charité lui étaient-
 elles insupportables. Elle ne se lassait pas de répéter que
 cettevertu est semblable au lis, dont l'éclat est terni par la
moindre tache ; qu'ainsi, en la cultivant dans son âme,
 onne pouvait trop se tenir sur ses gardes pour la pré-
 server de toute atteinte, et que la moindre parole nui-
 sible au prochain pouvait causer un grand déplaisir au
  coeurde Dieu.

    Quoique sa Communauté lui fût plus chère que sa vie,
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