Page 142 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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apparence de son Etat Glorieux, qu’Il contient encore dans ce
Mystère les dispositions qu’Il avait en sa Naissance, qu’ainsi que
la nourriture de nos corps s’applique à toutes leurs parties, de
quelque nature qu’elles soient, de même ce Pain super substantiel
se rend comme toute grâce dans tous les Saints.

   Et comme notre Petite était enfant, non par l’infirmité d’une
grâce commençante, mais par une haute participation de l’Esprit
de Jésus-Christ fait Petit et Vivant dans le silence, qu’ainsi la
viande des forts devait être son aliment. C’est en cela même que
le Fils de Dieu nous a fait paraître que la grâce de l’Enfance n’est
pas un jeu de fille incapable de choses sérieuses, mais un Secret
adorable de Dieu, de qui, dit Saint Paul : « L’infirmité surpasse la
force de tous les hommes et ce qu’Il fait qui paraît folie aux sages
du monde est plus sérieux et plus solide que toute la sagesse de
la terre » (1 Co 1, 25).

   Enfin, Il déclara qu’Il séparerait son esprit et son affection de la
terre pour nous enseigner en quelle pureté doivent vivre les âmes
qu’Il associe à ses Mystères, que la grâce de l’Enfance doit être
cultivée par une continuelle Oraison, qu’ainsi que le Verbe en
silence, c’est-à-dire Jésus-Christ dans ses premières années était
admirablement recueilli en Dieu, de même ceux qui participent à
cet Etat doivent demeurer dans une perpétuelle solitude
intérieure, et qu’enfin le commerce de la terre est le venin de
l’Innocence chrétienne.

   Les âmes seront très chères au Fils de Dieu qui dans la voie
ordinaire de la foi, suivront les traces qu’Il nous a marquées dans

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