Page 147 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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Tantôt le Fils de Dieu lui donnait part à cette Paix Divine dont Il
a joui dans la petite Maison de Nazareth, et que la Sainte Vierge
et Saint Joseph ont possédée en sa Compagnie (le 18
septembre). Tantôt Il lui donnait une place aux pieds de son Trône
dans le Ciel et, comme depuis elle y était élevée dans tous ses
ravissements, il y avait des jours que cette place devenait
beaucoup plus magnifique qu’à l’ordinaire, comme le jour de son
entrée en Religion et d’autres jours pareils.

   Tantôt elle voyait Jésus Enfant (le 25 septembre) qui tenait en
ses mains ces Paroles écrites en lettres d’or : « Verbum caro
factum est », et, lui montrant la Bienheureuse Sœur Marie
Magdeleine de Pazzi dans une admirable beauté, Il lui donna la
même disposition que cette Sainte avait eue sur ces Paroles, et
les imprima si avant dans son âme que, jour et nuit, elle les répétait
avec une dévotion inexplicable mais très féconde en lumière et en
grâces continuelles.

   Tantôt (le jour de la Saint Michel) le Fils de Dieu lui changeant
le cœur, en substituait comme un autre tout de feu et de pureté,
lui témoignant qu’Il la cacherait dans le secret de son humilité où
elle serait inconnue aux hommes. Lorsque cet effet arriva, elle
sentit une flamme qui la consuma toute, et ses côtes s’élevant
étendirent leur capacité ordinaire.

   Tantôt (2 octobre), Il lui montrait certains Saints dans une gloire
qui ne se peut exprimer, et le Fils de Dieu lui promettait leur
protection continuelle. Une fois, elle vit le grand Saint François qui
paraissait éclatant en pureté, en simplicité et en amour. Une autre

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