Page 150 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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dans les Saints Livres nous est donnée pour fortifier notre
Espérance (cf. Rm 15, 4). Afin donc que les lecteurs ne se
réjouissent pas seulement de voir Sœur Marguerite comme « un
champ béni de Dieu » (cf. Gn 27, 27) rempli de ses fruits et de ses
richesses, mais aussi qu’ils en trouvent la moisson toute faite et
qu’ils n’aient que la peine d’en jouir.

   Nous remarquons dans cette diversité des grâces de notre
Sœur, de quelle sorte nous devons saintement passer les fêtes
qui sont célébrées dans l’Eglise. Nous connaissons qu’il se faut
rendre des temples saints et purs aux jours de la Dédicace, et que
nous devons nous revêtir de l’esprit de chaque Saint dans le
temps qui est consacré à sa gloire. Nous apprenons que c’est
principalement la vertu et la piété des Bienheureux que Dieu a
l’intention de communiquer par leur ministère ; et quoique souvent
ils fassent des miracles pour la guérison des corps, c’est
néanmoins la sainteté des âmes qu’ils ont le plus de dessein de
produire. Ils aiment mieux, à l’imitation de leur Chef, répandre tout
leur esprit du Ciel que de donner seulement quelques
bénédictions de la terre. De sorte que le vrai moyen de les honorer
selon leur désir, c’est de se remplir de leurs dispositions
intérieures et d’entrer en la plus parfaite communion qu’ils
puissent nous donner avec eux, qui est celle de leurs vertus.

   Nous recueillons encore de cette histoire qu’il y a une entière
conformité entre l’Eglise du Ciel et l’Eglise de la terre, entre le
tabernacle portatif et le patron qui en fut montré à Moïse sur la
montagne. Les Mystères s’y célèbrent de concert, et ce que

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