Page 151 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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l’Esprit de Dieu a inspiré aux Saints pour son Culte en ce monde,
est non seulement ratifié, mais encore mis en pratique dans la
Jérusalem Céleste. Les enfants de Dieu y sanctifient les fêtes
instituées par leurs frères, et l’unité de la Religion des deux
maisons de Dieu, de celle du désert et de celle de la Terre Sainte,
de la militante et de la triomphante, fait paraître l’unité d’esprit de
ceux qui inventent ici-bas et de ceux qui embrassent Là-Haut le
même service de Dieu.

   Que si ce nous est une singulière consolation de connaître cette
Communion des Saints, ce n’en est pas une moindre de découvrir,
par la lumière de Sœur Marguerite, quel honneur le Père Eternel
fait rendre à Jésus-Christ son Fils par les Anges. Elle nous
apprend que, de toutes les Hiérarchies, il y en a de consacrées à
chacun de ses Mystères, et comme il y a des chœurs entiers de
ces bienheureux Esprits appliqués à adorer une des perfections
de la Divine Essence, dont ils communiquent leurs effets à leurs
inférieurs, qu’ainsi ils sont distribués en divers ordres pour adorer
et servir Jésus-Christ leur Chef dans tous les Etats de sa Vie
Humaine. Et certes, il était bien juste que toutes les facultés de
ces illustres serviteurs fussent employées à révérer un Maître si
grand et si auguste. Et plus le Père Eternel prend ses délices en
ce Fils, plus ses Ministres doivent convertir tous leurs soins à
féconder une si légitime complaisance. Leur avantage se
rencontre aussi avec leur devoir, car tandis que Celui à qui la
Naissance Divine acquiert la qualité de leur souverain, reçoit d’eux
les honneurs et les services qu’ils Lui doivent, eux-mêmes sont
enrichis par leur dépendance et par la liaison avec leur Chef.

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