Page 152 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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Ce qui est encore plus remarquable c’est que, de quelque degré
qu’ils soient et en quelque état qu’ils contemplent Jésus-Christ, ils
trouvent tous en Lui un puissant secours pour s’ennoblir et pour
perfectionner leur bonheur.

   Car soit qu’ils Le regardent dans la Crèche, soit sur la Croix, ou
en tout autre Mystère, Il est non seulement le même Dieu que son
Père et le même objet de leurs anciennes adorations : mais encore
les Séraphins découvrent en son Âme le Modèle accompli de leur
amour. Les Chérubins y rencontrent la perfection de leur science
et de leur lumière, les Trônes celle de leur confiance et stabilité,
les Dominations celle de leur respect et de leur zèle pour cette
Seigneurie, qui n’a point d’autres bornes que l’Eternité et que
l’Univers, les Principautés celle de leur fidélité envers Dieu comme
Auteur et Principe de toutes choses, les Puissances celle de la
Force Divine dans les effets qui sont au-dessus de la nature, les
Vertus celle de l’imitation des mœurs de Dieu, les Anges et les
Archanges celle de la coopération à ses soins et à sa Providence,
soit dans les grandes choses ou dans le cours ordinaire des plus
petites. Il n’y a aucun temps ni aucun Etat de la Vie de Jésus-
Christ dans lequel on ne puisse remarquer toutes ces voies des
Anges. Et il est facile de concevoir qu’ils ont pu profiter de la
plénitude de celui « que Dieu n’a pas moins rendu, dit Saint
Bernard, leur sagesse, leur justice et leur sanctification, que celle
des enfants d’Adam » (cf. Saint Bernard, Traité de l’Amour de
Dieu, ch. 1).

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