Page 145 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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chérissait pour sa demeure, elle dit : « Mon Sauveur, qu’est-ce qui
m’a mérité une si grande faveur que d’être votre Temple ? »

   Alors le Fils de Dieu, lui tendant les bras, lui fit connaître que
c’était l’esprit d’innocence qu’Il lui avait donné, afin de lui faire
honorer la sienne, et qu’Il voulait rendre cette vertu beaucoup plus
pure et plus parfaite. Et de fait, dès cet instant, elle parut en ses
paroles et en sa conduite plutôt un Ange du Ciel qu’une Fille de la
terre.

   Le jour de la Naissance de la Sainte Vierge, Il lui fit voir quelque
chose de la Joie des Bienheureux qui, présentant des palmes et
des couronnes à cette Sainte Reine du Ciel, chantaient
amoureusement : « Nativitas est hodie Sancta Maria Virginis
(C’est aujourd’hui la Naissance de la Sainte Vierge Mère de
Dieu) ». Il lui donna aussi part à leur joie et augmenta sa pureté et
son innocence.

   Dans l’Octave de la même Fête, se montrant à elle comme
Enfant dans les bras de sa Sainte Mère, Il lui fit connaître
l’inexplicable pureté que la Sainte Vierge reçut lorsqu’Elle Le tint
entre ses bras, et lui promit de lui donner un grain de cette même
pureté toutes les fois qu’elle approcherait de la Sainte
Communion.

   Un autre jour (le 14 septembre 1631), Il l’éleva au Ciel en esprit,
lui montrant Sainte Catherine de Gênes dans une lumière
incomparable, Il lui témoigna que cette lumière était la
récompense du pur amour de cette Sainte : « Comme elle a été
remplie d’amour, dit-Il, ainsi Je te rendrai pleine d’innocence, et

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