Page 29 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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Or, la Sagesse même a dit que si elle se rendait témoignage,
son témoignage ne serait pas véritable. (Cf. Jn 5, 13) Il est certain
que le témoignage d’un seul ne serait pas véritable ou valide selon
la Loi, puisqu’elle demande deux ou trois témoins, mais celui que
Jésus-Christ s’est rendu n’a pu être défectueux selon la vérité, Lui
qui n’a pas été seul, n’étant jamais séparé de son Père ni du Saint
Esprit.
Toutefois, comme ce n’a pas été sur l’Autorité invisible de Dieu
le Père, mais sur les preuves évidentes des Œuvres de sa Toute-
Puissance, que le Fils de Dieu a établi le crédit de ses Paroles,
ainsi nous pouvons dire que ce n’est pas sur le récit de Sœur
Marguerite que la créance de cette histoire est appuyée, c’est sur
les merveilles de ses vertus, c’est sur la conversion des pécheurs,
c’est sur une infinité de miracles, que Dieu a fait avant et après sa
mort par ses prières.
Il n’est donc pas nécessaire de faire un long éclaircissement de
ce point, car quelle personne judicieuse se défiera qu’une âme
pénitente si humble et si accomplie en toute vertu, ait parlé d’elle-
même avec vanité ? C’est l’obéissance et non pas l’inclination qui
a découvert ses faveurs secrètes. C’est pour rendre compte à ses
Supérieures qu’elle a déclaré ce qui se passait entre Dieu et elle,
et non pas pour se publier devant les créatures.
Ce profond mystère l’occupait de telle sorte qu’elle ne parlait
jamais ni de soi, ni d’aucune autre chose si elle n’était interrogée.
A peine s’est-il vu en nos jours une personne qui ait possédé
tant de lumière et qui ait tant gardé le silence : ni elle ne désirait
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