Page 27 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte

et par combien de supplices, intérieurs et extérieurs, Il les fait
parvenir à cette gloire ?

Quelles victoires ne veut-Il point qu’elles emportent sur les
démons avant de leur donner rang parmi les Anges ? Par combien
de morts leur fait-Il acquérir une vie si peu espérée ? Ce ne sont
pas les esprits ambitieux, et qui se croient capables de cette
grâce, qui en sont honorés, ce sont ceux qui ont le plus d’aversion
d’eux-mêmes, et le plus de soin à pleurer leurs offenses.

C’est en cette occasion qu’il faut dire avec Saint Paul que ce
n’est pas pour ceux qui le désirent, ni pour ceux qui courent après,
mais pour ceux à qui Dieu fait Miséricorde, que ces faveurs sont
réservées (cf. Rm 9, 16).

Rebecca ne pense qu’à servir dans la maison de son père
lorsqu’elle est recherchée par Isaac, et elle ne l’épouse qu’après
avoir mis en oubli son pays et la maison de son père (cf. Gn
24, 15).

David ne désire Abigaïl (cf. 1 R 25, 23) pour sa femme qu’après
qu’elle lui ait donné des preuves d’une admirable prudence, d’une
généreuse libéralité, d’une charité prompte et diligente, d’une
soigneuse réparation des péchés d’autrui, d’une humilité qui n’a
d’autre prétention que de laver les pieds des serviteurs de ce
Prince.

Esther (cf. Est 2, 15) n’est élevée à la dignité royale que
lorsqu’elle néglige de conserver sa beauté, qu’elle méprise la

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