Page 72 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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Les obsèques de sa mère étant faites, son oncle, Prieur de
Saint Etienne de Beaune et Fondateur des Carmélites parce qu’il
leur avait donné son Prieuré et procuré l’union à leur Monastère,
leur mena sa petite nièce pour être nourrie parmi elles, et pour y
demeurer si Dieu lui en conservait le désir.
Elle ne fut pas plus tôt dans l’Eglise qu’elle se sentit embrasée
d’amour pour Jésus-Christ et pour son Protecteur, Saint Etienne,
Patron du lieu. Le Saint Esprit accomplit alors le dessein qu’Il avait
eu en inspirant la fondation, car c’était pour la nièce que Dieu avait
porté l’oncle à donner ce lieu.
Son entrée fut remise au lendemain, qui était le 24 septembre
1630, après avoir obtenu la permission des Supérieures de
l’Ordre, car la fille n’avait que dix ans et demi ou peu davantage.
Son Père la trouvant trop jeune n’avait pas voulu qu’elle
communiât encore, mais la Prieure du Couvent l’ayant examinée,
jugea qu’il était à propos qu’elle reçût Jésus-Christ le même jour
qu’Il la recevrait en sa maison. On lui fit plusieurs questions sur le
Très Saint Sacrement, auxquelles elle répondit avec une si haute
lumière que l’on était étonné de sa prudence et de ses réponses
(cf. Lc 2, 47). Elle entretint deux heures la Maîtresse des Novices
de la puissance, de la bonté et de la souveraine grandeur de
Jésus-Christ avec tant de netteté qu’elle paraissait éclairée
comme un Ange.
Lorsque la vertu secrète du Fils de Dieu au Saint Sacrement
s’était répandue sur son corps meurtri par les diables, elle avait
éprouvé les effets de ses divines perfections. La splendeur céleste
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