Page 76 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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savante avant l’âge de raison parce qu’elle avait constamment
aimé l’oraison dès son enfance. Elle a parlé hautement des
perfections divines car elle n’avait jamais appliqué son esprit aux
bagatelles du monde. Elle a désiré le Très Saint Sacrement avec
tant de passion qu’elle en a perdu le manger et le dormir, parce
qu’elle n’avait jamais cherché de vie ni de repos qu’en Jésus-
Christ seul, que les longues prières lui avaient appris quelle était
sa divine grandeur, et que les guérisons qu’elle avait reçues de sa
main lui avaient fait éprouver quelle était sa bonté et sa puissance.
La Sainte Vierge, qui l’avait prise en sa protection particulière,
lui donna des instructions, car c’est à une mère à apprendre la
piété à sa fille. Et que devant posséder une seconde fois en celle-
ci Jésus-Christ Enfant, c’était à Elle proprement à l’enfanter et à la
nourrir.
Saint Etienne l’aida aussi à former son âme, afin de nous
apprendre quel soin les Patrons du Ciel prennent de ceux que
Dieu commet à leur conduite en la terre. Et que c’est une
excellente pratique de nous adresser à la Sainte Vierge et aux
Bienheureux, afin qu’ils nous préparent à la Sainte Communion.
Le Fils de Dieu se découvrit à elle dans une grande gloire, parce
qu’il était convenable que s’Il avait jeté quelques rayons sur elle
pour la protéger seulement contre les ennemis, Il lui fit paraître
toute une autre lumière lorsqu’Il se donnait tout entier à elle. Par
ce moyen, Il la fortifia contre les ténèbres de la tentation qui
devaient bientôt offusquer ses sens et assiéger même son esprit.
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