Page 78 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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qu’Il ne se contentait pas de la rendre la fille de sa Très Sainte
Mère, mais qu’Il désirait encore qu’elle fût la sienne. Que les soins
et les instructions de ses parents, ni celles de la Sainte Vierge
même, ne suffisaient pas à sa charité. Qu’Il en prendrait Lui-même
la charge et qu’elle serait élevée de sa propre main. Qu’elle
hériterait de la participation de ses plus grandes grâces et de ce
qu’Il avait de plus précieux et de plus riche.
CHAPITRE II
Son entrée chez les Carmélites.
Quoique le Fils de Dieu ait disposé Sœur Marguerite dès
l’enfance à une très grande communication de ses Mystères, il ne
faut pas néanmoins douter qu’Il ne l’ait aussi préparée pour vivre
en religion, et qu’Il n’ait fait voir en sa personne quelle doit être
une âme qui entre dans un Monastère, principalement de
Carmélites.
Car encore que selon les Conciles, il y ait cette différence entre
le Clergé et les Cloîtres, que ceux-ci ont toujours été ouverts
même aux plus grands pécheurs convertis pour y faire pénitence,
au lieu que l’autre ne les admettait pas dans l’Antiquité, néanmoins
il ne devrait avoir dans la maison des Vierges que des âmes
innocentes. Et celles du Mont-Carmel particulièrement doivent
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