Page 79 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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reluire, ainsi que notre petite, en sainteté d’esprit et de corps,
comme étant les filles de la Mère de Dieu et toutes consacrées à
l’Oraison.

   Celle-ci, que Dieu avait formée comme l’idée d’une parfaite
Carmélite, entra dans le Couvent à la sortie de la Sainte
Communion. La Providence, qui conduit tous les pas des justes,
le voulant de la sorte, afin de témoigner que celles qui sont
appelées à ce saint Ordre, y doivent venir remplies et possédées
de Jésus-Christ.

   Aussitôt qu’elle fut dans la Maison, les Mères la voyant toute
ravie en Dieu et pleine d’une majesté et d’une joie qui ne
ressentaient rien de la terre, la révérèrent comme si elle fut venue
du Ciel, et la conduisirent d’abord dans un ermitage consacré en
l’honneur de la Mère de Dieu. Là, cette petite, s’enflammant d’une
sainte ferveur, se donna mille fois à la Sainte Vierge avec des
paroles et des sentiments d’un très pur amour. Son visage parut
beau comme celui d’un Ange, et la Sainte Vierge, lui ouvrant son
sein, l’embrassa tendrement et la reçut pour sa fille.

   La Mère Marie de la Trinité, sa Maîtresse, qui était une âme
extraordinaire, connu par une lumière divine ce que la grâce faisait
en cette Enfant et qu’elle était véritablement acceptée par la Mère
de Dieu.

   La Petite ressentit la même grâce durant quatre ou cinq jours,
et elle en fut occupée de telle sorte qu’à peine pût-on lui faire
prendre aucune nourriture ni aucun divertissement. Sa bonne
Maîtresse fut d’avis qu’elle communiât toute l’octave, durant

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