Page 8 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
P. 8
de Dieu, c’est une Victime destinée à la mort, mais par un Sacrifice
qu’Elle offre, et qu’Elle reçoit Elle-même.
Si ce Dieu de Dieu rendu petit sans préjudice de son infinité a
charmé mon cœur par l’impression qu’Il a faite de son Innocence
en cette fille ; si son Abaissement d’autant plus adorable que l’on
y remarque sa Grandeur comme accrue par l’Anéantissement, a
ravi mon esprit, qui me peut accuser de faiblesse de m’appliquer
à un Mystère qui réjouit Dieu et étonne les Anges ?
C’est à ce Verbe Enfant qui a voulu comme renaître en nos
jours, que j’ai consacré mon travail. C’est pour contempler sa
Sagesse dans la sainte Folie de son berceau et de ses langes que
j’ai composé ce Livre. C’est aux merveilles de sa Divine Enfance,
renouvelée dans une âme illustre, que j’ai dédié cet ouvrage. Un
Prêtre qui par sa vocation doit tout son culte aux moindres
pensées, actions et paroles du Sauveur du monde, déshonore-t-il
sa plume lorsqu’il la sacrifie à un Dieu qui fait éclater dans une fille
les prodiges de son Humilité ? Et quand sa profession ne lui
interdirait pas le silence toutes les fois qu’il se présente une
occasion de louer Jésus-Christ, aurait-t-il pu refuser de le rompre
à la prière d’un saint homme, appuyée de l’approbation des
Supérieurs de l’Ordre de cette fille, d’une multitude de personnes
de grande condition, des premiers même de l’Etat ?
Et ce qui est beaucoup plus, aurait-t-il pu désobéir à plusieurs
commandements souverains qu’il en a reçus, et par écrit et de vive
voix ?
8