Page 87 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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vous que vous êtes auprès du Saint Sacrement », et soudain, se
relevant avec plus de force et dans une beauté céleste, elle
invoqua Jésus-Christ dans cet auguste Mystère et dit des choses
ravissantes de Dieu et du très Saint Sacrement, qu’il semblait que
l’infirmerie fût devenue un Paradis :

       « Ma vie est en Vous, dit-elle, divine lumière qui n’êtes jamais
       obscurcie d’aucunes ténèbres ; ma vie est en Vous pureté
       éternelle qui n’êtes souillée d’aucune tache ; mon amour est
       en Vous, flamme brûlante de l’infinie charité ! Ô divine pureté
       de mon Roi ! Venez Divin Epoux, venez mon amour, venez
       ma vie ».

   Et pendant qu’elle disait ces choses, il parut en elle une telle
ferveur d’amour que les Sœurs crurent qu’elle s’en allait jouir de
Dieu.

   La Maîtresse, fille de grande lumière, admirant ce qui se passait
en cette âme, connut intérieurement que Dieu mettait ses paroles
en la bouche de la Petite et son conseil en son cœur. Mais comme
les autres croyaient que Dieu voulut l’appeler à Lui, il y en eut une
qui prit son Scapulaire et, le jetant sur elle, lui dit : « Mon enfant,
ne mourez pas sans avoir l’habit de la Sainte Vierge ». La Petite
embrassa ce Scapulaire avec une grande tendresse d’amour et
soudain, l’usage entier des sens lui revint. Sa ferveur fut si grande
à son réveil que toutes les Sœurs attendries par sa dévotion et
consolées de la voir remise, pleurèrent de joie et donnèrent de
grandes bénédictions à Jésus-Christ.

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