Page 90 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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la Vie, ce n’est point une faiblesse d’esprit d’avoir de hauts
sentiments de la Mère de Dieu.
Quelques-uns, lisant que les anciens Religieux mettaient
quelque faux habit sur leurs épaules qu’ils appelaient Scapulaire,
pour conserver leur vêtement ordinaire durant le travail, comme
en portant du bois ou quelque autre fardeau, ont pensé que le
Scapulaire des Religieux d’aujourd’hui n’était rien, que ce cuir ou
cette grosse étoffe des premiers Solitaires. Mais pour moi qui veux
ajouter foi aussi aisément aux choses innocentes que je l’ajoute
difficilement aux mauvaises, je n’ai pas de peine à me persuader
que la Sainte Vierge ait donné un habit à ce grand homme Saint
Simon Stock, Général des Carmes, qui fut reclus sept ans dans le
tronc d’un chêne, et qu’Elle n’ait promis que ceux qui porteraient
cet habit avec l’esprit qu’Elle désire, sentiraient les effets de sa
protection particulière. Je conçois que cet esprit consiste à vouloir
être les serviteurs de la Mère de Dieu, dont la marque est de porter
un signe de son habit et comme pour ainsi dire ses couleurs et ses
livrées. Qu’il consiste encore à se revêtir intérieurement des
dispositions et de l’Esprit de cette admirable Créature dont les
mœurs et les vertus ne peuvent pas moins être imités que celles
de son Fils duquel Saint Paul nous recommande si souvent de
nous revêtir.
Je tiens que la Confrérie du Scapulaire, ou de l’Habit de la
Sainte Vierge a été sagement établie et confirmée par beaucoup
de Papes, comme un Traité que nous faisons avec cette Reine
des Anges, une reconnaissance de l’obligation que nous avons de
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