Page 95 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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Ô Beauté Eternelle, je Vous vois, Vous êtes ma Force, vous
       êtes ma vie ! Ô Divine Puissance, vous surmontez les
       principautés d’Enfer ! Ô admirable Vérité, vous détruisez
       toute illusion et tout mensonge ! Ô pure et sainte Lumière,
       vous percez jusque dans la mort et vous vous faites sentir
       aux princes des ténèbres qui ne sont pas capables de vous
       voir ni de vous connaître !

   Puis se tournant vers les Saints et vers les Anges :

       Venez, mes Frères et mes Princes, dit-elle, bénissons et
       louons éternellement notre Père et notre Epoux.

   L’efficacité de ce divin remède ayant été reconnu, on l’apportait
au chœur de temps en temps, et d’ordinaire elle y passait trois ou
quatre heures de suite sans y voir ni l’Autel, ni les ornements, ni
les Sœurs, ni aucune autre chose que le Très Saint Sacrement, et
en Lui les Saints et les Anges.

   Après cette longue oraison qui ne durait qu’un moment, elle ne
manquait jamais de s’en retourner à l’heure qu’on lui avait
marquée, et bien qu’elle sut qu’étant hors de là elle rentrerait dans
de nouveaux martyres, néanmoins elle ne demandait jamais la
permission de s’y tenir plus longtemps qu’il ne lui avait été prescrit.
Et lorsqu’on lui faisait signe de s’en retourner, elle se levait et s’en
allait à l’instant.

   Son obéissance était si agréable à Dieu que lorsqu’elle ne
pouvait la rendre toute seule, les Anges l’aidaient à l’observer. Car
un jour que la Prieure l’avait fait porter au Chœur et lui avait limité

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