Page 99 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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ne troublait point pour cela le calme de sa prière. La douceur qui
paraissait toujours égale dans ses yeux témoignait qu’elle avait
l’esprit éloigné de tout ennui et de tout chagrin.
Et ces ferventes paroles qu’elle disait lorsque ses effets étaient
épuisés : « Allons, allons quérir des forces devant le Saint
Sacrement », étaient une preuve qu’elle souffrait jusqu’à
l’extrémité et que si elle désirait des forces, ce n’était que pour
souffrir encore davantage.
La splendeur qui sortait du Tabernacle était un éclat du Corps
de Jésus-Christ qui, au dernier jour, reformera le nôtre et le
revêtira de sa splendeur. Il produisait en notre petite deux effets
de l’autre vie dès celle-ci, car Il rétablissait son corps par
l’influence de son état céleste et lui communiquait cette agilité par
laquelle les Saints voleront à Lui avec la vitesse des aigles. La
nuée blanche, image de la pureté du Fils de Dieu, lui était envoyée
pour l’opposer aux ténèbres des démons, figures de leurs
souillures et de leur malice, ainsi que l’agilité lui était donnée pour
récompenser la patience avec laquelle elle avait saintement
soutenu leur pesanteur.
Mais ce qui l’emportait devant le Saint Sacrement de l’Autel
n’était pas seulement un rayon de lumière par lequel le Fils de
Dieu exerçait sur elle sa simple puissance, c’était aussi une
flamme d’amour par laquelle Jésus-Christ l’attirant d’une part, et
elle toute embrasée se portant à Lui de l’autre, il ne faut pas
s’étonner si la vitesse était grande et si la force de cet amour soit
attirant ou s’élançant, la tenait élevée de terre. Les Anges la
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