Page 16 - Vie de sœur Marguerite du Saint Sacrement, par le Père Amelotte
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illustre, que celle que le monde obscurcissait injustement, si je ne
dissipais les ténèbres de la médisance populaire par des preuves
évidentes de la vérité.
Les sources de grâce que le Fils de Dieu nous découvre dans
le cours de cette histoire, fussent demeurées ensevelies ; la
fécondité sacrée de son Enfance eut été moins connue, nous
n’eussions pas appris les saintes familiarités qu’Il veut avoir avec
les âmes pures et innocentes ; le zèle qu’Il a eu de souffrir dès sa
Naissance ne nous eût pas été si manifeste. Nous eussions bien
fait encore d’autres pertes, car plusieurs ministères des Anges,
divers emplois des Saints, leur vigilance sur les personnes
particulières, la conformité que nos corps même doivent avoir
avec eux et avec Jésus-Christ, la communication de ce Chef
adorable donne de ses Mystères à ses membres, son assiduité
auprès d’eux, et celle qu’Il désire d’eux envers ses Etats ; les
lumières dont Il remplit une âme humble dès cette vie ; cette vérité
admirable du Corps Mystique qui fait porter aux uns le fardeau des
autres, qui enrichit le coupable des biens de l’innocent, qui attribue
les peines d’autrui à celui qui en doit le moins à la Justice Divine,
tous ces Secrets et beaucoup d’autres pareils n’eussent pas eu
les témoignages ni l’éclaircissement qui se voient dans ce Livre.
J’eusse frustré beaucoup d’enfants de Dieu de grands motifs
d’amour et de louange de leur Père Céleste. J’eusse dérobé à la
Théologie des trésors que la Providence Lui a fournis en nos jours.
J’eusse privé les Directeurs des âmes de la connaissance d’une
conduite de Dieu, dont ils peuvent tirer de grandes lumières pour
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